Alexander McQueen & Kate Moss au show de Londres, 1997. Le défilé s’est déroulé dans un énorme hangar compliqué : l’idée du show était de faire tomber une pluie abondante sur les modèles, tout le long du podium. Alexander Mcqueen était un être exeptionnel, très brillant, visionnaire, réussissant à imposer des idées et des images fortes, spécialiste des grands spectacles… souvent à rebondissements. Avec une telle pluie sur les mannequins, ce fut encore une fois un pari gagnant.
Alexander McQueen & Kate
Il y avait entre eux une telle complicité, un type d’échange particulier. Il devenait difficile de pénétrer leur intimité.
Nous sommes à Londres, je suis français, avec une furieuse envie de faire un portrait intime de McQueen bien je ne me sente pas du tout à l’aise avec lui. Et je savais pourquoi… La presse française l’a interrogé en français ou dans un anglais incompréhensible et il lui était impossible de se sentir à l’aise avec la pression supplémentaire de l’émission. Tout cela ne m’inquiétait pas et j’ai très bien compris qu’il essayait d’éviter toute caméra. Prendre des photos et des vidéos dans de telles conditions devient compliqué et risqué. Il aurait pu, plus d’une fois, vu la proximité physique que cela représentait, me virer. Nous étions 2 animaux sauvages qui se sont croisés, sans vouloir d’affrontements, des heures durant. J’ai dû le poursuivre… souvent en marche forcée pour ne pas dire au pas de course. Il avait le don de savoir disparaître et apparaître partout quand il le voulait. Des moments heureux, c’est ce dont je me souviens.
Anecdote : Je me suis retrouvée dans les stands des mannequins, à la place de Kate et pour une raison quelconque, alors que d’autres filles s’amusaient à déplacer sa brosse à cheveux et ses affaires. J’étais là, m’attendant à faire une interview filmée avec Kate malgré un timing impossible en raison des difficultés de préparation du show avec la pluie. Evidemment Kate arrive, perdue ou fatiguée (devant peaufiner des détails dans sa tenue pour repartir, si vite)… et ne sait plus où se poser, cherchant sa brosse à cheveux… Je vois que l’entretien sera impossible, mais j’interviens en lui montrant ce qu’elle cherche. Elle m’adresse ensuite un tendre merci et son radieux sourire d’enfant lorsqu’elle se place devant la chaise, la table, sa brosse à cheveux.
1997
© Denis Malerbi
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Alexander McQueen and Kate Moss at the London fashion show. 1997.
The show took place in pernicious artificial the rain was falling heavily all along the catwalk.
Alexander Mcqueen was a very brilliant, visionary, succeeding in imposing strong ideas and images, a specialist in big shows and shows with twists and turns.
With such heavy rain on all models, it was once again a winning bet.
Alexander McQueen and Kate
There was such complicity between them, a particular type of exchange. It became difficult to penetrate their privacy.
We were in London, I was French, at odds with my desire to do an intimate portrait of McQueen because I didn’t feel at all comfortable with him. And I knew why…
The French press questioned him in French or in incomprehensible English and it was impossible for him to be comfortable with the added pressure of the show.
I wasn’t concerned by all that and understood very well that he was trying to avoid any camera. Taking photos and videos in such conditions becomes complicated and risky.
He could have, more than once, given the physical proximity that it represented, fired me.
We were 2 wild animals who crossed paths, without wanting any confrontations…
I had to pursue him… at the pseudo-rhythm of a walk; that’s what I had to make him believe, even though I was often really running.
He had the gift of knowing how to disappear and appear wherever he had to. Happy days, that’s what I remember…
Anecdote: I found myself in the mannequin booths, in Kate’s place and for some reason, other girls had fun moving her hairbrush and her things.
I was there, expecting to do a filmed interview with Kate despite impossible timing due to the difficulties of preparing for the show with the rain.
Obviously Kate arrives, lost or tired (having to perfect details in her outfit to leave so quickly)… and no longer knows where she should pose, looks for her hairbrush…
I can see that the interview will be impossible, but I intervene by showing her what she is looking for.
She then sends me a tender thank you and her radiant childish smile when she places herself in front of the chair, the table, her hairbrush.
1997
© Denis Malerbi